Pour beaucoup d’entreprises, l'élément déclencheur d’une démarche handicap est la contribution financière qu'elles paient si elles n'ont pas leur quota de 6 % de travailleurs handicapés. Une motivation financière bien compréhensible surtout par les temps qui courent !
Cependant, une entreprise peut retirer d’autres bénéfices d’une politique handicap. Nous en avons répertorié huit grands.
1. Financier :
• Diminuer la contribution volontaire,
• Bénéficier de contrats aidés,
• Développer de nouveaux produits ou services : par exemple, un nouveau produit nécessitant beaucoup de manipulation sera financièrement rentable si cette manipulation est réalisée par un ESAT car les coûts de main d’œuvre sont attractifs)
• Réduire les couts liés à l’absentéisme : on constate de façon pas si surprenante que cela entraine une baisse de l’absentéisme, certainement dû au fait que quand on a un collègue handicapé, on a moins tendance à se plaindre !
• Diminuer les couts liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles (en lien avec le bénéfice « Prévention »)
2. Responsabilité sociale de l'entreprise :
• Améliorer l’intégration sociale des personnes handicapées
• Agir en entreprise citoyenne
• Assurer une équité professionnelle : les personnes handicapées sont 2 fois plus au chômage que les personnes ordinaires… « handicapé ne signifie pas incompétent ».
3. Diversité :
• Motiver et fidéliser ses salariés : pour attirer certains candidats, des entreprises mettent en avant leur politique Développement Durable, et pourquoi pas leur politique Handicap ?,
• Préserver les compétences : en évitant de licencier un salarié pour inaptitude,
• Améliorer la Gestion du Capital Humain : certaines améliorations dans la vie quotidienne ont été réalisées au départ pour les personnes handicapées ; par la suite, tout le monde en a bénéficié (les meilleurs exemples sont les SMS et vibreurs qui ont été conçus initialement pour les personnes sourdes). Dans ce même esprit, en améliorant le suivi des personnes handicapées, on améliorera de fait le suivi des personnes ordinaires : la séparation entre ces deux catégories n’est pas clairement établie : savez-vous que vous avez 55 % de probabilité d’être handicapé temporairement ou définitivement avant la fin de votre vie active ? Alors, tout le monde est concerné par une politique Handicap !
• S’ouvrir à de nouveaux viviers
4. Prévention :
• Améliorer les conditions de travail,
• Diminuer les risques d’accidents de travail (AT) et de maladies professionnelles (MP) : les handicaps sont à 40 % d’origine professionnelle !
• Réduire les cas d'inaptitudes
• Réduire les risques de contentieux (suite à des AT ou MP)
5. Image :
• Développer une image interne et externe positive
• Mobiliser en interne sur un thème perçu comme positif
6. Management :
• Permettre aux managers et aux collègues de conjuguer valeurs personnelles et activité professionnelle
• Renforcer la collaboration entre les services
• Renforcer la capacité d’accepter et de gérer les situations particulières
7. Politique interne :
• Fédérer en interne sur un projet porteur de sens
• Impliquer les partenaires sociaux dans une démarche consensuelle
• Développer la créativité
8. Stratégie :
• Au cas par cas, en fonction du contexte de l’entreprise. Un exemple : un DG faisait le constat que l’entreprise qu’il avait rejointe depuis un an fonctionnait globalement bien mais il regrettait une certaine inertie : pour lui, la politique handicap fut en fait un moyen pour opérer certains changements « par ricochet » : dans ce cas, la politique handicap fut un alibi.
Faites de votre politique Handicap un atout pour votre entreprise !
François-Joseph VELLA
Consultant Formateur Cabinet DIA Handicap
www.dia-handicap.fr
(*) En effet, si le seul critère de réussite d’une politique handicap (ou bénéfice) est le critère financier, le risque est grand d’avoir des effets secondaires néfastes. Pourquoi ? Écoutez ceci : imaginons que vous vouliez construire un sous-marin (!?!?). Vous lancez un appel d'offres pour y embarquer des matériels électroniques (radars…). Le problème majeur dans un sous-marin, c'est la place. Pour sélectionner les matériels électroniques, vous allez donc avoir un critère taille (le plus petit possible !). Mais vous savez également que si des composants électroniques sont proches les uns des autres, il y a un risque de surchauffe et donc d'incendie. Si vous n'avez donc qu'un seul critère de sélection (la taille), vous constatez qu'il n'est pas suffisant : Vous allez donc équilibrer le premier par un second critère : la "Capacité de chauffage". Avec ces deux critères - la taille et la capacité de chauffage - vous serez donc en mesure de faire un meilleur choix !