Culturellement, il n’est pas toujours facile, en France, pour l’entrepreneur, d’accueillir des partenaires financiers à son capital. Les jeunes pousses des technologies de l’information ou de la santé y sont plus sensibilisées et cherchent des capitaux dès le départ d’un projet, d’ailleurs souvent trop tôt, compte tenu de la frilosité des fonds d’investissement au moment de l’amorçage. Mais, dans les jeunes – ou moins jeunes – entreprises opérant dans des secteurs moins technologiques, on préfère souvent recourir aux formes classiques de crédit et « rester maître chez soi », quitte à parfois s’éloigner des ratios prudentiels que toute entreprise devrait observer pour rester pérenne.
Aujourd’hui néanmoins, un dirigeant dont l’objectif est de développer son entreprise, aussi petite soit-elle au départ, doit prendre en compte cette possibilité. C’est d’autant plus vrai qu’il s’agit là d’un cercle vertueux qui l’amènera à composer avec des associés lucides partageant le même objectif que lui et dont l’arrivée lui donnera, outre des moyens propres, la possibilité d’avoir recours au crédit bancaire dans de meilleures conditions.
Mais, une fois surmonté le blocage culturel, la décision de procéder à une levée de fonds n’est pas d’une exécution facile, car, si lever des capitaux est souvent, pour le chef d’entreprise, l’étape incontournable qui va lui permettre de lancer un projet ou, tout simplement, de se développer, c’est aussi un processus particulièrement consommateur de temps. Parallèlement aux activités commerciales, à la recherche de solutions techniques adaptées, aux dépôts de brevets, au montage de divers dossiers d’agrément, à la mise en production et aux exigences de toutes sortes qui l’accaparent, comment trouverait-il le temps de préparer les documents nécessaire à présenter son entreprise sous son meilleur jour ? Et comment localiser d’éventuels investisseurs ? Cette fonction comporte des investissements importants, en temps et en compétences, qui n’existent pas, en général, dans les PME.
Or, l’exercice de la levée de fonds est difficile ; il consiste à vendre son projet à un client particulièrement exigeant, l’investisseur, dont le métier est de filtrer les dossiers ayant du potentiel. Alors, comment gérer cette période fatidique ? Quelle est la genèse d’un succès ? Quels sont les points clés pour faire aboutir un projet ?
D’abord, il lui faut choisir un conseil qui le suivra tout le long des démarches à accomplir et qui rédigera le dossier de présentation. Le business plan d’abord: il doit être solide, cohérent et crédible, reposant sur un excellent track-record de l’entreprise et de ses dirigeants. Le rôle du conseil sera de « challenger » le business plan interne, approfondir l’offre produit et les moyens humains de l’entreprise, vérifier les données du marché et de la concurrence, se faire « l’avocat du diable » pour mieux appréhender le futur de l’entreprise et disposer de « back up » solides quand viendront les audits des investisseurs. Le niveau de qualité des présentations, autant sur le fonds que sur la forme, est un facteur essentiel dans l’appréciation d’un dossier. Rien ne sera donc négligé.
Ce travail préalable permet également d’estimer en amont la valorisation probable de la PME et d’évaluer ainsi les alternatives à travailler : private equity et/ou endettement.
C’est ensuite seulement que pourra débuter le processus de levée de fonds à proprement parler. Il faudra que le conseil dispose d’un imposant fichier, actualisé en permanence, de fonds d’investissement, Family Offices et Business Angels à solliciter à toutes les étapes : amorçage, capital-risque, capital-développement, transmission, retournement ; et dans tous les secteurs : sciences de la vie, technologies de l’information et de la communication, industrie et services, environnement et énergie.
L’accompagnement d’un bon conseil ne s’arrête d’ailleurs pas à la localisation des investisseurs potentiels. Il devra épauler son client dans toutes les étapes du processus : négociations, due diligences, actes juridiques, pacte d’associés.
Une fois l’entreprise arrimée à un investisseur, le chef d’entreprise aura tous les moyens de se développer rapidement et tirera un bénéfice considérable des conseils permanents et du regard critique de ses nouveaux associés. Car, chef d’entreprise et fonds d’investissement partagent un même objectif : la réussite du projet ou de l’entreprise.
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