La pratique des arts martiaux consiste à se préparer à faire face à une agression physique potentiellement dangereuse. Dans une telle situation, nous pouvons trouver trois types de réaction. La fuite, la soumission ou l’agression. Le développement des capacités du pratiquant va lui permettre de choisir la réponse à apporter en toute conscience et d’en assumer la mise en œuvre.
Dans le monde de l’entreprise, lorsqu’une personne se sent menacée par une situation, la réponse qu’elle apporte à ce stimulus est fonction de la perception qu’elle en a et de sa capacité à y répondre. Bien souvent, la fuite synonyme de démission est impossible. De même que les pulsions agressives sont à réprimer. Il en résulte donc une attitude proche de la soumission. Il faut faire avec. A long terme, cela peut entrainer beaucoup de conséquences négatives, démotivation, maladie…
Parmi les arts martiaux, il y en a un qui est particulièrement indiqué pour travailler sur la gestion du stress : le Tai Chi Chuan.
Sa caractéristique la plus visible est la lenteur des gestes qui l’apparente à une forme de méditation en mouvement, faite de calme, de douceur et de concentration. Il s’agit à l’origine d’un véritable art martial, très efficace. La stratégie de combat n’oppose pas la force à la force comme dans beaucoup de disciplines. Au contraire, elle privilégie l’esquive et la souplesse pour contrôler l’adversaire.
La recherche porte sur la fluidité du mouvement et du mental afin d’être capable de s’adapter en permanence aux situations rencontrées. En même temps, le travail sur l’équilibre dans le mouvement, le lien entre le corps, le mental et la respiration, permettent de développer puissance et stabilité.
• La présence à soi : le travail est d’abord intérieur. Il s’agit de se relier à chaque articulation et groupe musculaire, à ses pensées et émotions, à sa respiration. Se relier à ce qui nous constitue nous permet d’être pleinement présent.
• La maîtrise de soi : elle vient par le contrôle du mouvement, un mental calme et la maîtrise de la respiration. Travailler lentement demande une grande exigence et un parfait équilibre.
• Ouverture et conscience de soi : les deux premiers niveaux de travail vont amener le pratiquant à ressentir ce qui se passe en lui, stabilité, énergie, calme, zones de progrès, capacités à développer.
• L’intention : elle est déterminante. Un mouvement sans intention est vide de sens. L’intention guide la pratique.
• L’attention : la présence à soi, dans l’action, permet de développer la vigilance, la concentration.
• L’intuition : aiguiser ses sens va permettre le développement des ressentis pour une action ajustée et instantanée.
La pratique du Tai Chi Chuan peut se faire en dehors de l’entreprise. Elle peut aussi se faire en séminaire de formation. L’objectif est alors de faire le lien entre les principes de base qui permettent de faire face à une agression et les points que le participant doit travailler pour faire face à la situation stressante qu’il rencontre. Par la mise en action du corps, il peut intégrer le fait qu’il dispose de ressources qu’il peut utiliser ou façonner afin de changer son mode de fonctionnement et le rendre plus adapté et plus efficace.
Patrick Borne
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