C'est un réseau jeune car comptant beaucoup de femmes autour de la quarantaine, en activité professionnelle dans des secteurs très divers, en tant que cadres supérieurs, entrepreneuses, ingénieurs, professions libérales et assez peu de retraitées contrairement à d'autres réseaux plus masculins.Depuis sa création, les 70 adhérentes de FBA ont investi plus de 2,5 millions d'euros sur 54 projets qui ont émergé parmi les 350 reçus en réunion mensuelle de présentation, eux-même sélectionnés parmi les 870 projets enregistrés.
Elles reçoivent une vingtaine de projets par mois, de toute la France, avec toutefois une majorité de projets d’Ile de France, la Région Ile de France qui soutient d’ailleurs leur activité.
Leur processus de sélection est assez classique : d'abord une étude sur dossiers des projets inscrits sur notre site et une première sélection permettant de passer à l'étape suivante :" l'elevator pitch", un anglicisme barbare pour désigner 5 min de présentation et 10 min de questions face à un comité de quatre à cinq personnes, qui aboutit à éliminer un projet sur deux en moyenne. Puis c'est l'étape ultime : la présentation en dix minutes plus dix minutes de questions lors de la réunion mensuelle qui réunit l'ensemble des membres du réseau. Les membres choisissent alors les projets dans lesquels elles ont envie d'investir et les "instruisent" en pratiquant une "due diligence" rapide à plusieurs ou même en collaboration avec d'autres réseaux également intéressés.
Pourquoi fonctionner entre femmes, alors que les adhérentes ne sont pas particulièrement féministes ?
Le milieu financier reste un peu misogyne, et fonctionne plutôt sur le mode de l’expertise et des ratios. Les membres de Femmes Business Angels, à ce stade de l’entreprise, fonctionnent plus sur le mode du concret, de l’utilité réelle du projet, dans une ambiance conviviale et sans problèmes d’ego…. Les femmes qui investissent le font parce qu'elles pensent que le projet va se développer, et aussi bien sûr espèrent un bon retour sur investissement. Elles aiment prendre leurs décisions elles-même et il n'y a ni club d'investissement ni SIBA à FBA.
Ce qui les intéresse c'est d'abord la personnalité du futur entrepreneur, ou mieux de l'équipe, car il faut beaucoup de courage et de tempérament pour lancer une entreprise. L'idée ne suffit pas, c'est la mise en oeuvre qui est déterminante. Bien sûr, il faut qu'il y ait une vraie innovation et une barrière à l'entrée ou une avance sérieuse sur les concurrents. Et il faut avoir une vision de l'avenir et entre autres de la "sortie" pour les business angels.
Les Business Angels sont très importants : c'est eux qui "accouchent" les entreprises de demain et les emplois de demain. C'est un risque qu'on prend avec ses deniers personnels pour renouveler le tissu économique global. Les Entreprises de Taille Intermédiaire sont très à la mode en ce moment, mais avant d'être ETI, on est une toute petite PME...
Les femmes sont moins joueuses que les hommes, elles sont prudentes et le moyen d'attirer plus de femmes c'est de diminuer le risque, comme l'avait bien réussi la loi TEPA. Il faut donc maintenir les incitations fiscales à l'investissement dans les petites entreprises innovantes, comme l'a d'ailleurs fait David Cameron au Royaume Uni.
Les Femmes Business Angels espèrent investir plus souvent dans des entreprises lancées par des femmes qui sont moins nombreuses que les créateurs, mais là c'est la question générale de la place des femmes dans les entreprises et dans l'économie, mais c'est en train de changer.
FBA a d'ailleurs un partenariat avec l'IFA et nous espérons contribuer à l'augmentation du nombre des femmes administrateurs et de manière générale faire prendre conscience aux femmes de leur poids et de leur capacité à assumer des rôles dans les instances économiques.
Françoise HUGUET DEVALLET
Vice-Président Femmes Business Angels
Informations sur FBA :www.femmesbusinessangels.org
06 77 60 76 61
Prochaine réunion de présentation de projets le mardi 10 mai, où nous accueillons des invitées sur demande.
