Franck BEUTTINPeu nombreux sont les entrepreneurs qui embauchent dès la création de l’entreprise. Et pourtant, être homme orchestre devient vite épuisant (commercial, technique, devis, secrétariat, gestion, comptabilité…). Pour se développer et mieux s’organiser, l’entrepreneur va devoir prendre le risque de s’entourer. Il doit donc RECRUTER.

Mais l’opération est délicate, il doit souvent d’abord trouver une ou des personnes polyvalentes, qualifiées pour être rapidement opérationnelles et à des conditions de salaire de débutant, en gros cela revient à chercher un mouton à 5 pattes.

De plus, il faut passer des annonces (ANPE, internet etc), faire le tri des CV, recevoir les candidats, les jauger afin de prendre une décision. Enfin, il faut former aux spécificités de l’entreprise, donc prendre du temps sur son temps opérationnel, sans compter que par manque d’encadrement et isolement du salarié, peu sont capables d’autonomie réelle…

En gros, il faut souvent recommencer l’opération car, en général, le salarié souvent peu tenace et fidèle, recherche le confort d’une grande entreprise, toujours à l’affut d’une meilleure opportunité. Je considère qu’un office public du recrutement pour les TPE serait pertinent afin de jouer le DRH ou pourquoi l’Etat ne financerait pas, pour la première ou les deux premières embauches, une entreprise de ressources humaines chargée de cette tâche. Ne serait-ce pas une occasion de résorber une partie du chômage ?

Si l’entrepreneur ne trouve pas le profil exact qu’il recherche, il existe bien les AFPE ou APR permettant de FORMER le salarié à l’entreprise le temps de devenir opérationnel.

Ces dispositifs allant jusqu’à 3 mois, permettent au salarié de continuer à toucher ses indemnités chômage (si indemnisé) ou d’être rémunéré par le CNASEA, et à l’employeur de toucher une légère indemnité de tutorat afin de compenser une partie du temps passé à former (se renseigner à l’ANPE). Dans la réalité, cela reste très difficile car il est nécessaire de suivre la personne de très près alors que l’entrepreneur reste pris par ses fonctions urgentes auprès des clients. C’est donc beaucoup plus simple pour les grandes entreprises de profiter de ces dispositifs alors qu’elles n’en ont pas forcément besoin.


Vous avez réussi votre recrutement !
Il va maintenant falloir GERER : feuille de paye avec ses calculs savants tenant compte de divers paramètres et paiement des cotisations sociales. Vous pouvez confier ces tâches à votre expert comptable mais il existe une solution simple qui vient d’ailleurs d’être réformée.

A savoir :

Depuis le 1er avril 2009, les entreprises de 9 salariés au plus bénéficieront d’un nouveau dispositif d’aide à l’accomplissement de leurs obligations en matière sociale : le Titre Emploi-Service Entreprise. Issu de la loi de modernisation de l’économie, ce dispositif est destiné à simplifier les formalités liées à l'emploi dans les petites structures. Il remplacera dès lors l’actuel chèque emploi TPE ainsi que le titre emploi entreprise (TEE) aujourd’hui utilisable en cas d’emploi occasionnel.

Le Titre Emploi-Service Entreprise est réservé aux entreprises :

- dont l’effectif n’excède pas 9 salariés, quelle que soit la durée annuelle d’emploi de ces salariés ;
- ou qui, quel que soit leur effectif, emploient des salariés occasionnels dont l’activité n’excède pas 700 heures par année civile au sein de la même entreprise ou 100 jours, consécutifs ou non, pour les salariés non rémunérés en fonction d'un nombre d'heures.

En utilisant le Titre Emploi-Service Entreprise, l’employeur est réputé satisfaire aux formalités suivantes :

- les règles d’établissement du contrat de travail ;
- la déclaration préalable à l’embauche ;
- l’établissement d’un contrat de travail écrit, l’inscription des mentions obligatoires et la transmission du contrat au salarié pour les contrats de travail à durée déterminée et les contrats de travail à temps partiel ;
- la délivrance d’un certificat de travail.
Comme pour les titres auxquels il succède, le Titre Emploi-Service Entreprise permet aux entreprises :
- d'obtenir le calcul des rémunérations dues aux salariés et de l'ensemble des cotisations et contributions d'origine légale et des cotisations ou contributions conventionnelles rendues obligatoires par la loi ;
- d'effectuer les déclarations obligatoires relatives aux cotisations et contributions sociales qui doivent être adressées aux organismes destinataires : Urssaf, caisses de retraite et de prévoyance complémentaire, organismes d’assurance chômage et, le cas échéant, caisse de congés payés.

Les modalités de mise en œuvre de ce dispositif seront précisées par décret.

Bonne chance dans votre recrutement et gestion de vos premiers salariés

Franck BEUTTIN

Franck BEUTTIN

Editeur du Guide du créateur d'entreprise

http://guideducreateur.org