Alors qu’elles font déjà face aux problèmes d’impayés et de mauvaise gestion, les PME doivent aujourd’hui affronter de nouveaux problèmes financiers et notamment : la volatilité du marché des changes, la fluctuation des cours des matières premières et des taux d’intérêt.

Les TPE-PME, plus fragiles que les grandes sociétés, présentent une sensibilité particulière aux risques financiers. Cette exposition plus importante aux risques s’explique d’abord par leur taille. Moins structurées, les PME ont tendance à sous-estimer leur besoin en fonds de roulement (BFR) et à négliger la partie recouvrement des créances.

 

Le risque financier dépasse le simple recouvrement des créances

 

Taux d’intérêt, cours de l’euro, prix des matières premières… L’instabilité des marchés financiers représente un risque majeur pour une PME sur trois. Elles sont pourtant rares à agir pour s’en prémunir. La raison ? Les solutions proposées sont encore méconnues et soulèvent de nombreuses réticences. Une large partie des 60.000 défaillances enregistrées chaque année concerne les petites et moyennes entreprises, plus vulnérables que les grandes sociétés aux risques financiers. Si les solutions d’affacturage et d’assurance crédit visant à réduire le risque client sont largement utilisées, d’autres comme le recours aux produits dérivés pour se prémunir contre la volatilité des marchés financiers restent rares.

Les grandes entreprises ont intégré la culture des risques liés aux marchés financiers tout comme les ETI et PME américaines et chinoises qui la mettent au cœur de leur stratégie globale de développement. En revanche, en France, les petites entreprises sont celles qui subissent le plus ces risques en raison de leur méconnaissance des solutions existantes ou par défiance vis-à-vis d’un univers perçu comme opaque, spéculatif mais surtout complexe.

 

Des stratégies préventives insuffisantes

 

Les PME sont nombreuses à mettre en place des stratégies préventives en réduisant leur endettement pour s’affranchir des taux d’intérêt, en diversifiant leurs offres ou encore en nouant des partenariats pour diversifier les risques. Toutefois, ces mesures ont leurs limites. Des solutions visant à transférer tout ou partie du risque à un tiers, proposées par les banques et les courtiers spécialisés peuvent être particulièrement intéressantes pour les entrepreneurs. Parmi elles, il y a le contrat à terme qui consiste pour la PME à acheter un actif à un prix fixe pour une livraison et un règlement ultérieur. Cet actif peut être négocié sur un marché à terme ou échangé de gré à gré. Autre solution possible pour les petites entreprises : l’option. Il s’agit d’un pari sur la valeur future d’un actif sous-jacent. La PME a le droit d’acheter ou de vendre cet actif à un prix fixé à l’avance pendant une période déterminée.

Quelle que soit la stratégie choisie par l’entreprise, il est conseillé de privilégier les produits simples et au mécanisme clair. L’objectif pour l’entrepreneur est d’opter pour une stratégie permettant de se protéger contre le niveau et la volatilité des prix futurs mais aussi d’appréhender les conséquences financières d’une anticipation erronée. A l’image du programme paneuropéen unique lancé par EnterNext, des efforts ont été réalisés à l’échelle nationale pour faciliter l’accès des PME aux marchés des actions et obligations. Malgré cela, de nombreuses PME sont réticentes à utiliser des instruments dits « de hedging » perçus comme complexes ou coûteux. Pourtant, les risques financiers sont actuellement bien présents dans un contexte de forte volatilité mondiale : vote en faveur du Brexit, élections présidentielles, ralentissement de la croissance économique de la Chine… Les PME ont tout intérêt à prévenir ces risques.