Philippe TachéLes quatre dernières années ont vu une accentuation des difficultés à disposer de financements bancaires. Cette réduction des engagements est un des impacts du contexte macro-économique et de la perte de confiance dans le système financier et …bancaire. Certaines mesures de soutien du secteur par la Banque Centrale Européenne ont évité une accentuation du phénomène qui aurait pu bloquer toutes possibilités de financement.
La mise en place au plan national de la médiation du crédit tempère des décisions dont les impacts sur les entreprises pourraient être vitaux.

Malgré toutes ces mesures, les difficultés persistent !


Il est donc temps pour les dirigeants de PME de compléter leurs connaissances des règles qui s’imposent dans leurs relations bancaires.

La principale instance multinationale de régulation bancaire, la Banque des Règlements Internationaux est située à Bâle. C’est l’origine du nom des principales vagues de régulation.
Bâle II est celle qui a aujourd’hui le plus d’impacts sur les entreprises de la taille des PME. Une partie de ses règles a pour objectif une meilleure maîtrise des risques.
Pour atteindre cet objectif, chaque banque est astreinte à noter ses clients dans leur dimension professionnelle mais aussi personnelle.
On peut mesurer la portée de cette vision globale de la banque sur l’entreprise et le patrimoine de ses dirigeants.


Tous les critères qui permettent d’anticiper un défaut sont soigneusement identifiés pour actualiser la notation de l’entreprise et les risques portés par la banque. Les possibilités d’octroi de facilités ou de financements sont liées à cette notation. Le coût du risque peut être intégré dans la rétribution demandée par la banque pour les concours consentis.

Les informations qui permettent la notation proviennent notamment des fichiers de la banque de France et des informations collectées par la banque partenaire. Dans les deux cas les dirigeants de PME ont tout intérêt à fournir les informations qui permettent de comprendre le fonctionnement de leur entreprise.

Si toutefois, certains voulaient séparer patrimoine personnel et entreprise, il serait préférable de faire jouer la concurrence. Bâle II prévoyant une notation unique par banque ou groupe bancaire, il y aurait lieu de s’assurer d’une répartition opportune entre des établissements réellement concurrents. La séparation dans un même groupe de deux enseignes ne permettant pas d’autonomie de notation.

Faut-il laisser l’entreprise dépendre d’une unique notation ou faire jouer la concurrence entre plusieurs groupes bancaires ?

Bâle II laisse une marge d’appréciation à chaque groupe ou banque indépendante dans la constitution du processus de notation et dans un ajustement de cette notation à chaque entreprise. La même entreprise peut donc avoir une notation différente dans deux groupes bancaires.

Il est donc judicieux d’avoir plusieurs banques. Pour autant, cela ne dispense pas de gérer sa relation avec chacune d’entre elles pour optimiser sa notation.

Une véritable stratégie de la relation permet de développer une communication valorisante pour l’entreprise. Son succès aura un impact direct sur son résultat et ses possibilités de faire financer son développement.

Faut-il aller jusqu’à l’organisation d’une fonction financière, ou à celle de la fonction communication ?

A minima, il faut considérer que le management de la relation bancaire est un levier complémentaire du management stratégique et relève de la direction de l’entreprise.

 

Philippe TachéPhilippe Taché
Manager et responsable formation
Structure et Changement
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