Guillaume STERNL’émergence de différents concepts (tels que le développement durable, ou la responsabilité sociale et environnementale) au sein des stratégies des entreprises pourrait tenir lieu de petite révolution.  Les seuls critères économiques ne suffisent plus à analyser les résultats des entreprises, ni à garantir une maîtrise des risques suffisante. Il s’agit alors aujourd’hui de mesurer la performance des PME sous l’angle des critères économiques, mais aussi des critères environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG).


Cette révolution est donc avant tout une évolution, un changement de regard sur les comportements des PME. Celles-ci sont désormais vues comme des acteurs sociaux et environnementaux tout comme des agents économiques.

Cette évolution, dont on parle tant aujourd’hui, est en réalité un phénomène né politiquement avec René Dumont, premier candidat écologiste à l’élection présidentielle de 1974. L’intention était alors de faire comprendre aux électeurs que les choix de société, et notamment le phénomène de grande consommation, avaient des conséquences visibles et néfastes sur l’environnement.
Cette «évolution verte», focalisée sur les impacts environnementaux, est en réalité un phénomène de mutation, à la fois politique et économique, qui est à l’oeuvre depuis 40 ans.

 

Alors qu’entend-on par «révolution verte»?

Pour les politiques et les stratégies des PME, la prise en compte de l’environnement revêt aujourd’hui deux aspects contradictoires. Il y a un d’un côté des stratégies de «verdissement», de la part de ceux qui veulent faire savoir leurs bonnes intentions «d’aider la nature». Dans ce contexte, «verdir» ne rime pas toujours avec «agir».

D’un autre côté, la «PME durable» a su tirer les conséquences de cette évolution green, et s’approprier au quotidien les différents aspects du développement durable. Ces enjeux ne sont pas seulement des enjeux d’image de marque, mais des enjeux de croissance, de développement et de nouveaux marchés.

Le développement durable en tant que stratégie économique pour l’entreprise

Que dire sur le développement durable qui n’aurait pas déjà été dit ? Les «trois piliers du DD» (économie, social et environnement) nés du rapport Brundtland en 1987 et révélés au grand jour au sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, sont-ils toujours novateurs ?

Le bon fonctionnement des entreprises en France implique au moins deux des trois aspects sous-tendus par le développement durable :

- l’économie : c’est la composante première de toute entreprise, qui sait par essence jongler avec les paramètres financiers de son activité et le contexte économique national et international.
- le social : c’est la deuxième composante essentielle d’une entreprise. Parfois seulement identifiées sous le terme de «masse salariale», les interactions sociales de l’entreprises en sont consubstantielles.

Seul l’environnement est l’aspect le plus récent pris en compte par les entreprises dans leur fonctionnement.

Ces aspects sont donc finalement assez anciens dans les pratiques des entreprises, et se déclinent aujourd’hui quotidiennement dans la prise en compte de critères Environnementaux, Sociaux, et de Gouvernance (critères ESG). Cette approche permet d’envisager les projets et pratiques qui permettront à l’entreprise d’agir directement sur sa Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).

Du Développement Durable à la RSE

Au quotidien, une PME peut valoriser sa Responsabilité Sociale et Environnementale en communiquant sur la performance des actions et projets qu’elle met en oeuvre. Ces projets peuvent être liés plus particulièrement à un ou plusieurs critères, tels que :

+ l’Environnement : projets d’économie d’énergies liées au fonctionnement d’un site (gestion des appareils électroniques, double vitrage...) ou projets d’économie de carburant (eco-conduire) dans le but de réduire ses émissions de CO2. Ces actions peuvent être à long terme (isolation) ou à court terme (gestion des énergies).

+ le Social
(et au sens large la société) : il s’agit d’anticiper par exemple les besoins en compétences (GPEC - moyen et long terme), de favoriser l’emploi stable (au quotidien), ou de s’implanter dans le tissu économique local (long terme)...

+ la Gouvernance : oeuvrer pour la parité, la représentativité (moyen et long terme), respecter l’éthique des affaires (au quotidien).

L’intégration de critères ESG dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise se traduit donc par des actions concrètes sur plusieurs domaines.
L’objectif est triple :
-    améliorer l’image de marque de l’entreprise (bonnes pratiques RSE),
-    maîtriser et réduire les risques environnementaux et sociaux (catastrophes écologiques ou mal être au travail)
-    optimiser les coûts de fonctionnement (achats responsables, économies d’énergies).

Il s’agit en premier lieu d’identifier les actions pertinentes pour l’entreprise. Les bénéfices attendus sont à la fois à court et à long terme.

Un autre regard sur la performance

L’évolution que constitue l’intégration de critères ESG dans la stratégie et les projets des PME a pour objectif la modification des critères d’analyse de la performance des entreprises. La seule analyse économique ne suffit plus et peut conduire aux tragédies sociales des salariés «oubliés» par leur entreprise (secteur de la télécommunication), ou aux pollutions et dégradations de l’environnement avec pour conséquences une dégradation de la santé (amiante).
Ces faits peuvent être également synonymes de pertes pour l’entreprise : condamnation en justice, mauvaise image de marque, boycott.

Cette évolution des champs d’analyse permettra aux entreprises de mieux appréhender leurs risques, et surtout d’identifier de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités de croissance.

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